PAYS : francia. FRÉQUENCE DE CONNEXION : 3j/7j. VOTRE AVIS SUR PF : azertyuiop. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : bazz bazz bazz. PERSONNAGE : scénario de la délicieuse Rose. CÉLÉBRITÉ : Tom Felton. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : nope  UN DERNIER MOT ? : wxcvbn

« Des jumeaux », pensa Melinda, une main sur son ventre. « Et pourquoi pas un troupeau de boeufs pendant qu'on y est... » Contrairement aux femmes enceintes totalement attendries et impatientes de savoir si leur enfant aura plutôt le nez de son père ou celui de la grande tante Mary, la jeune femme ne voulait qu'une chose, qu'on lui retire les deux monstres qui la déformait. Edward avait tenu à cette dernière grossesse, car « Dans la famille Woodhouse, il n'y a jamais moins de trois enfants. » Même si l'affection qu'elle avait pu porter à son mari au début de leur mariage avait diminuée, elle restait très amie avec celui-ci, et n'hésitait pas à profiter de la chaleur de ses bras une nuit de plus quand il s'en montrait disposé. Si Melinda n'avait aucun instinct maternelle, elle était obligée d'allaiter des deux garçons les premiers mois., ordre de Madeleine, sa belle-mère. Pour cela, elle a du dire adieu aux cigarettes et cigares depuis le début de son mariage, et voir ses amies profiter de la vie alors qu'elle devait commander un « Virgin Bloody Mary », cela la rendait dingue. Si on lui avait promis 6 ans de privation lors de son mariage avec la famille la plus influente de l'état de Washington, elle y aurait réfléchi à deux fois. Et si ses deux enfants étaient magnifique (Lydia, 5 ans et Paul, 3 ans) son seul plaisir était de les habiller. Femme futile au port altier, son seul avantage était sa bonne éducation, et pas son intelligence. Et après son premier accouchement qui détruisit tout ses rêves de mannequinat, sa seule passion devint les défilés de mode, qui la faisait tant rêver. Ce monde où elle sut se faire une place en temps que spectatrice, simple voyeuse dans les paillettes du show-business... Et c'est entre les portes de cette vie inaccessible qu'elle accoucha de ses deux derniers enfants, au dessus d'une île grecque, dans un avion privatisé pour une bande de filles filiformes et stylisées, elle, la baleine échouée au milieu des dauphins.


« Bien sûr qu'il doit s'appeler Silas, Melindâ ! » L'accent de Madeleine fit grimacer la maman. Elle n'eut jamais le mot à dire sur le prénom de ses enfants. Lydia Madeleine Woodhouse et Paul Edward Woodhouse, ces prénoms tirés de la Bible et des ancêtres de cette famille, jamais son mot à dire. Mais Silas ? Pauvre enfant ! Encore, Timothy, c'était doux, gentil et agréable à l'oreille, mais Silas ? Bon dieu non, elle avait l'impression qu'on coupait les pieds de son si joli bébé en prononçant ce nom ! Melinda avait été rapatriée en urgence après son accouchement précoce (et extrêmement douloureux, cela dit en passant) et portait contre son sein le plus blond des deux enfants. « Mrs Woodhouse, si vous infligez ça à mon bébé, je choisi le second prénom des deux. » La grand-mère leva les yeux au ciel, et se posa très gracieusement sur le fauteuil en velours du salon. Elle replaça son écharpe autour de son cou tout en regardant la maman s'occuper du petit dernier. Timothy était dans les bras de Missy, la gouvernante de la famille, une jeune noire américaine dont les tâches étaient plus ingrates les une que les autres. « Si cela est ton seul souhait, Miranda. Mais ce garçon portera le nom de Silas, je ne changerais pas d'avis. Edward est d'accord avec moi. » Melinda profita donc du départ de sa belle mère et de la sieste des deux bébés pour accoler les seconds prénoms de ses deux fils sur l'acte de naissance : « Timothy Alexander Woodhouse » et « Silas Eathenial Woodhouse », ayant pour la première fois la sensation de prendre une décision pour cette famille. Satisfaite, elle appela Lydia pour vérifier une dernière fois sa tenue avant la fête de natalité organisée pour les jumeaux. Elle n'avait pas perdu tout ses kilos de grossesse, mais Melinda restait une femme extraordinairement belle.


Madeleine n'était patiente avec ses petits enfants qu'en présence d'une bible. Pour la séance hebdomadaire d'éducation religieuse, elle avait demandé à Melinda d'apporter les nouveaux nés afin qu'ils puissent se familiariser dès le plus jeune âge aux textes bibliques. Caressant la couverture avec une douceur infinie, la femme aux cheveux blancs semblait porter un amour inconditionnel au livre qu'elle tenait dans sa main. Elle ouvrit le livre à l'aide du marque page fait de feuille d'or et frotta la fine page qu'elle s'apprêtait à lire. Toujours avec le même regard d'adoration pour les caractères imprimés, elle lut les premières phrases avec une monotonie sans pareil. Paul et Lydia, tout deux assis en tailleur sur la tapis brodé à la main du salon, écoutaient sagement leur grand-mère, qui les dominaient de sa hauteur, installée sur le canapé face à la cheminée. Melinda auprès d'elle, portait à chaque bras un des bébés qu'elle avait enfanté quelques mois auparavant. Les deux garçons se comportaient comme des anges, repus du sein de leur mère. Madeleine continua sa litanie, sans rythme et sans essoufflement, alors que l'attention des deux aînés se fit volatile. Melinda était bien loin de tout cela, sa seule préoccupation était l'état de sa poitrine, complètement pompée par les jumeaux. Elle posait un regard sur les deux garçons, habillés de la même manière et pour seul différence la couleur de leur bonnet : vert pour Tim, bleu pour Silas, afin de les distinguer. Cependant, Melinda arrivait déjà à reconnaître Silas par la blondeur de ses cheveux et ses yeux en constante recherche de découverte. C'est alors que le garçon fit entendre sa voix pour signaler son mécontentement, et une odeur nauséabonde vint au nez de la maman. Madeleine fusilla du regard son petit fils de son impertinence à gâcher un tel moment. Tim, à ses côtés, restait impassible, calme, sans bouger, et Madeleine savait dès lors, que Tim serait un meilleur croyant et un meilleur petit-fils.

Les deux garçons étaient allongés, l'un la tête contre un oreiller, l'autre contre le bois verni qui formait le baldaquin du lit, à l'inverse de son frère. Tim lisait un livre pendant que Silas dessinait sur un carnet. Il était rare de les voir chacun dans leur chambre, séparé. Ils ne dormaient pas dans la même chambre, certes, mais leur talkie-walkie leur permettait de correspondre en permanance. Ainsi, le noir, la solitude et les cauchemars paraissaient plus simple à affronter. Bien évidement, personne n'était au courant de leur petit secret dans la famille, seul la bien-aimée Missy était dans la confidence puisqu'elle était partie leur acheter le précieux sésame afin de trouver une solution à leurs insomnies dès leur 4 ans.

Les faire dormir dans une chambre séparée,c'était une idée de leur grand-mère, quand Silas avait fait léviter une tasse dans la salle à manger un jour où il était particulièrement agacé d'être privé de pommes de terre. Elle s'est alors mise en tête que le démon était en lui et qu'il ne fallait pas laisser les jumeaux ensemble, afin d'être sûr que Timothy ne se fasse pas prendre à son tour... Quand elle se mit à parler d'exorcisme, Joseph, son mari, la coupa brusquement et ordonna à son fils de séparer ses deux garçons de chambre, et refusa catégoriquement qu'on torture son petit-fils inutilement, précisant que, depuis sa naissance, Madeleine traumatisait ce pauvre enfant. C'est alors que Tim se mit à faire de terribles cauchemars où il mourait seul dans une fosse aux lions. Melinda, sa mère, eut vite vent de cette histoire par le biais de Missy, et tenta d'interdire à sa belle-mère les cours d'éducation religieuse, persuadée que cela perturbait grandement ses enfants. Mais Cette dernière refusa, l'insultant de « pièce rapportée » et d'autres injures bien moins poli. Depuis ce jour, chaque cours finissait par une prière pour Silas, ses frères et soeur ainsi que sa grand-mère demandait à Dieu de faire sortir le démon du petit garçon blond.

Les deux garçons ne parlaient peut être pas, mais la présence de l'autre les rassuraient sur le côté normal que pouvait posséder malgré tout cette famille. Il est vrai que chaque jour était plus dur pour les frères. Silas, 8 ans, dont les pouvoirs magiques se décuplaient de jour en jour, n'avait pour seul admirateur son jumeau, qui sans jamais jalouser son pouvoir, trouvait la magie de Silas incroyable. Il réclamait de nouveaux tours à chaque fois, mais était bien déçu quand il compris, en même temps que Silas, qu'on ne pouvait pas transformer ni même invoquer de la nourriture : c'était la seule chose que le jeune garçon était incapable de faire avec ses pouvoirs.

Missy toqua doucement sur la porte de la chambre de Silas : les deux garçons savaient pertinemment que c'était la gouvernante, puisque leur grand-mère ne prenait pas la peine de toquer et que leurs parents étaient absents, leur père était en « voyage d'affaires » c'est à dire sur les pistes d'un circuit de voiture, et leur mère en « thalasso thérapie » c'est à dire en train de boire des cocktails dans un jacuzzi et un dans un maillot à 5000 dollars. Lydia était dans un internat en Angleterre, une « maison de jeunes filles » afin de lui inculquer les meilleures valeurs du monde et faire d'elle un meilleur parti à marier. Quand à Paul, il profitait d'une dernière année à la maison avant d'être envoyé on ne sait où par sa grand-mère. « Entre, Missy. » Silas était en train de faire léviter son dernier dessin, une caricature de Lydia. Elle lui manquait beaucoup, mais il adorait la taquiner. La gouvernante fronça les sourcils en voyant le garçon blond et lui demanda avec la voix la plus douce du monde de s'arrêter. Si Silas avait tendance à n'écouter personne, il était très obéissant avec la jeune noire. Un jour, il lui avait demandé pourquoi elle devait travailler pour eux. « Pour vivre décemment, Silas. Tout le monde n'a pas beaucoup d'argent, et il faut travailler pour avoir de l'argent, petit ange. » Silas n'arrivait pas vraiment à comprendre cela. Ses parents ne travaillaient pas beaucoup, et ils dépensaient sans compter. Peut être que l'argent venait d'autre part que le travail... « Les garçons, votre père a une nouvelle à vous annoncer, il faut que vous descendiez. » L'air grave de Missy et son incapacité à garder les bras le long du corps indiquait qu'il y avait un problème. « Quelque chose ne va pas Missy ? » s'empressa de demander Tim. Il se leva d'un bond et prit la main de la jeune femme. Silas attrapa la seconde et la regarda de ses yeux gris. « Ne perdons pas le temps les garçons, et toi, pas de bêtises » dit-elle en déposant un baiser sur chacun de leur front. Silas comprit qu'il ne devait pas jouer avec sa magie, qui était si péjorative dans leur famille. Ils descendirent l'escalier de marbre et se rendirent au grand salon. Seul leur père, les yeux rouges et bouffis était installé sur le canapé. Les garçons lâchèrent immédiatement les mains de la gouvernante pour se ruer sur l'homme abattu. « Papa, papa, que se passe-t-il ? » Il n'arrivait pas à s'arrêter de pleurer, serrant ses fils dans ses bras, sanglotant, le nez coulant. Il hacha ses mots, comme si les dire le faisait mourir à son tour: « Votre... Mère... Elle est... Morte... »

Melinda avait eut un accident d'avion, sur le retour : aucun survivant. Son décès est passé à la télévision, et les journalistes ne quittaient plus le perron des Woodhouse. En engageant la plus grosse dispute avec sa mère depuis sa naissance, Edward fit ses bagages et parti en Angleterre, où il retira sa fille de l'internat et s'éloigna de sa vie de déboire.