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 (Octamon) what doesn't kill you make you stronger

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Octavia L. Scamardi
Octavia L. Scamardi
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MessageSujet: (Octamon) what doesn't kill you make you stronger   (Octamon) what doesn't kill you make you stronger Icon_minitimeMar 20 Jan - 1:04


what doesn't kill you make you stronger
Salomon & Octavia

Les mois filaient et se ressemblaient bien trop. L’amertume la bouffait littéralement. En pensant aux dernières nouvelles, aux rumeurs qui couraient, la jeune sorcière se disait que son père, homme lâche et couard, devait être rassuré ; on parlait d’un éventuel retour du très célèbre Seigneur des Ténèbres. Oui, cela devait l’enchanter. C’était un homme sombre, aussi sombre que son maître. Si, au fond d’elle, Octavia n’avait jamais espéré qu’un tel sorcier reste en vie et ne disparaisse presque entièrement suite à l’attaque perpétrée sur un bambin, elle voyait en cette possibilité fantasque sa liberté complète. Pourtant, ce n’était bien qu’un rêve, qu’une utopie. Désormais, c’était tout ce qu’elle possédait : ses rêves, ses illusions. Oui, elle avait encore un espoir vain mais infime, une flamme enfouie dans le creux de son âme. L’espoir d’être libérée, un jour. L’espoir fou de ne plus être sa chose, son objet, son pantin articulé qui est ramené aussitôt qu’elle entend sa voix à la dure et froide réalité. Sa voix aussi est froide. Tout est froid chez lui. Du sol au plafond de sa bâtisse, en passant par son cœur, ses mains, sa vision du monde. Une poupée de porcelaine qui a besoin de soin, d’entretient ne peut survivre dans l’antre d’un monstre aussi renfermé que cruel. L’incompréhension, la colère et la tristesse l’envahissaient quand elle repensait à cet acte, à cette plaisanterie d’un genre vraiment vulgaire. Tous ses espoirs de liberté mais aussi et surtout d’amour s’étaient envolés ce jour fatidique. Comment pouvait-elle simplement accepter le mauvais sort lancé sur sa destinée ? Comment admettre qu’elle n’avait pas le droit de refuser un prétendant aussi mauvais ? Ses parents n’avaient jamais eu dans le but de la marier de force à quelqu’un qui est tout juste capable de s’aimer. Ils n’avaient pas désiré ça pour leur unique fille. S’ils parlaient tout le temps d’un bon parti, ils espéraient tout de même qu’avec le temps, elle puisse s’ouvrir à celui avec qui elle partagerait toutes ses journées. Alors, qu’avait-elle fait de mal pour mériter un tel châtiment ? Pourquoi un homme de son âge la pointait du doigt et la choisissait si ce n’est pour se venger ? Se venger de quoi, au juste ? Ils ne se connaissaient pas le moins du monde. Elle n’avait pas le souvenir de l’avoir bousculé. Il la condamnait, de la sorte. Il la condamnait par son égoïsme mal placé. Il lui interdisait tout épanouissement en l’enfermant à ses vingt-quatre ans. Cela ne semblait pas le gêner. Il continuait de mener rondement sa vie. Il n’avait pas un mot gentil, pas depuis qu’ils s’étaient rencontrés. Il le lui répétait sans cesse ; elle ne servait que d’elfe de maison gratuit. Pourquoi n’avait-il pas posé son dévolu sur quelqu’un qui l’avait blessé, meurtri ? Détestait-il son bonheur, aussi médiocre fût-il quand elle était une célèbre chanteuse d’opéra dans le monde magique ? Décidément, elle ne trouvait aucune réponse plausible. Pourtant, ça faisait déjà plusieurs nuits et jours qu’elle se torturait ainsi. Tout ça ne cessait de la tarauder. Elle aurait pu essayer de s’évader, de s’endormir, mais avec une telle chambre, c’était presque impossible de dormir, de toute manière. Quand bien même elle parvenait à rêvasser, il la coupait irrémédiablement. C’est certain, il devait avoir quelque chose contre son bonheur. Il n’était pas sain, quoi qu’il en soit. Il n’était pas net. Il était aussi cruel, voire plus encore, que ce géniteur qui l’avait lâchement vendue à lui. Ils étaient, somme toute, deux fidèles à la cause de Voldemort. La jeune Scamardi n’avait pas énormément de chance en ce qui concerne son entourage. Vraiment aucune, à vrai dire.

S’il y avait bien un conte moldu qu’elle avait eu le loisir de lire un peu par hasard, plus jeune, et qui décrivait parfaitement sa propre situation, c’était la belle et la bête. Peut-être Raiponce, aussi. L’idée était la même. Elle était captive dans un endroit merveilleux qu’il ne lui est offert d’habiter que si elle se tue à la tâche, le nettoyant encore et encore, jusqu’à épuisement pour n’être que recalée dans un coin, loin des regards. Personne ne devait la voir. De toute façon, dans cet état, elle ne voulait voir personne, c’était un fait. Elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Elle n’avait plus goût que pour la lecture. C’était peut-être ce qui la rendait un peu moins folle que prévu. Il ne pouvait comprendre ça. Tant pis. Elle n’était pas l’idiote qu’il décrivait quotidiennement. Elle n’était pas dénuée de bon sens. Au fond, ce qui le dérange le plus, c’est qu’elle n’abandonne pas pour autant. S’il lui arrive de se laisser aller, d’abandonner les espoirs qui la nourrissent encore légèrement, elle n’a jamais abandonné l’idée de le décortiquer. Il n’a jamais compris ça non plus. En fait, il ne l’a jamais comprise. S’il n’a jamais cherché à dépasser ses impressions au sujet de la blonde, ce n’est pas le cas de cette dernière. Encore ce jour-là, Octavia avait cherché un indice, le plus petit même, pour analyser cet homme qui est une véritable énigme en soi, à lui tout seul. Ce n’était pas évident parce qu’elle avait mal aux yeux. Ils irradiaient, ils étaient brûlants ; elle avait passé la nuit à pleurer, paniquée par la perspective de vie qui lui était imposée. Elle n’avait jamais aimé l’incertitude, là, c’était encore plus que ça. C’était plus profond. Elle ne pleurait jamais devant lui. Cela ne servait à rien si ce n’est lui donner encore plus de pouvoir. Si elle le détestait, quelque part, elle s’en voulait de réagir aussi faiblement. Jusqu’alors, la sorcière s’était interdit de fermer une porte à qui que ce soit. Elle partait du principe que, à l’instar de la bête dans la belle et la bête, son bourreau devait cacher une part d’humanité, une part de gentillesse et, qui sait, d’amour. Il devait cacher un prince. Néanmoins, il était le premier à se moquer de sa « bêtise ». Il n’y a vraiment qu’elle pour chercher une lueur d’amour enfouie et barricadé au fond d’une personne aussi condescendante. Il la méprisait, elle le plaignait. C’était à s’arracher les cheveux de la tête. De temps à autres, elle cherchait des preuves au fond de sa tête, dans ses pensées et souvenirs mais en bon occlumens, il avait le don de bloquer tout ça. C’était un jeu de cache-cache fatiguant, lassant. Alors, elle se tuait finalement à la tâche, tout simplement. Elle ne disait mot. Elle ne se tournait, elle non plus, vers lui. Elle évitait son regard à tout prix. C’était encore la meilleure chose à faire, dans le fond. À force d’efforts, elle y arriverait peut-être, mais si elle mourrait d’épuisement avant, ce serait complètement inutile. Il lui fallait ménager ses forces et son énergie vitale. Alors, ce jour-là, encore, elle s’occupait de la demeure. Elle s’affairait à nettoyer la pièce sans un mot, sans un regard. Elle s’intéressait soigneusement à ce qu’elle faisait en espérant oublier sa présence. C’était une véritable bataille psychologique. C’était à celui qui craquerait le premier. Et il n’y avait aucune hésitation… Elle savait que ce serait elle, encore une fois. Elle ne tenait jamais longtemps. Elle s’ébranlait trop rapidement.


crackle bones


Dernière édition par Octavia L. Scamardi le Dim 25 Jan - 1:42, édité 1 fois
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Salomon Rosier
Salomon Rosier
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MessageSujet: Re: (Octamon) what doesn't kill you make you stronger   (Octamon) what doesn't kill you make you stronger Icon_minitimeMar 20 Jan - 21:16

i wanted to end the world, but i’ll settle for ending yours
it’s been a long year, since we last spoke. how’s your halo? just between you and I, you and me and the satellites. i never believed you, i only wanted to before all of this what did I miss? do you ever get homesick? i can’t get used to it, i’ll never get used to it.  w/octavia scamardi & salomon rosier.

Ennui, ennui, ennui. Le sorcier cracha un soupir désinvolte devant la paperasse qui s’étalait, soigneusement empilée, juste devant lui ; en ces temps de pseudo-paix, il était incroyable de constater combien de sorciers le contactaient dans l’espoir qu’il fasse disparaitre quelque chose de compromettant à son sujet. Certes, faire la couverture de la Gazette du Sorcier pour une petite erreur, ce n’était franchement pas le pieds ; en ce moment, tous étaient principalement des anciens Mangemorts, qui tentaient - presque vainement - de masquer leurs traces avant que les Aurors ne remontent jusqu’à eux. Oui, depuis la crise Lord Voldemort, le Ministère de la Magie reprenait de son importance, galvanisant les foules en capturant toujours plus d’adeptes au Mage Noir. Sa chemise repliée jusqu’à son coude, le Rosier laissa glisser des yeux sombres sur le tatouage à son bras ; la Marque des Ténèbres, jusqu’alors d’une couleur rouge profonde, brillant presque à la surface de sa chair, disparaissait peu à peu  : elle était désormais devenue d’un noir d’encre, qui semblait s’effacer au fur et à mesure des jours qui passaient, comme s’il avait ardemment tenté de l’effacer en la frottant avec de l’eau et du savon. D’ici quelques semaines, elle ne se verrait plus - du moins, tout ça c’était à supposer que Lord Voldemort était vraiment disparu, et non pas quelque part, en train de préparer son retour triomphal. Certes, se faire de l’argent en aidant la plupart des anciens fidèles au Seigneur des Ténèbres à disparaître et se détourner de leur Maître, ce n’était pas la meilleure chose à faire, pour un adepte de Voldemort. Mais au moins, contrairement à nombre de ses camarades Mangemorts, Salomon avait déjà eu une nette idée de qui composait les rangs du Lord - et de qui, le trahissait. Lui, il arborait encore fièrement la Marque des Ténèbres, et ne se cachait pas dans un trou en frissonnant au moindre bruit, se persuadant que les Aurors viendraient pour lui, l’attaquer ou le tuer. Mourir, c’était peut-être toujours mieux que finir à Azkaban. Soit ; il improviserait le moment venu - du fin fond de ses méninges, il ne s’inquiétait pas outre mesure de cela, persuadé qu’il serait toujours apte à retomber sur ses pattes, quoiqu’il arrive. Les ressources, ce n’était clairement pas ce qui lui manquait - et encore une fois, fallait-il que Lord Voldemort ait complètement disparu. Tâtonnant d’une main distraite, Salomon trouva à la surface de son bureau, la tasse à café qui avait parfumé toute la pièce de son odeur âcre ; il aimait se le préparer lui-même, à l’aube, alors qu’il se levait après une poignée d’heures de sommeil à peine. Jamais il ne confierait à la Scamardi de lui préparer sa mixture matinale : elle serait bien incapable de le faire correctement. Petite anglaise qu’elle était, il était sûr qu’elle buvait surtout du thé, ou autres mets sorciers que le Rosier avait appris à bouder dans le nord de la Russie. Là-bas, rien n’avait été plus revigorant qu’un café profondément noir et amer, l’huile à son moteur pour une journée productive. Derrière la porte close, Salomon put entendre des pas faire craquer le parquet ancien de la demeure : la blonde était réveillée - tant mieux. Tant mieux, car ainsi, peut-être se pencherait-elle plus sur ses devoirs envers cette maison, préférant se concentrer sur ses tâches plutôt que de chouiner toutes les trente secondes.

Quelle nuit effroyable, presque épuisante, il avait passé à entendre les sanglots de la blonde se répercuter à la surface des murs - oui, la petite blonde imbécile n’en avait sans doute aucune idée, mais la bâtisse était si vieille que les murs étaient aussi fins que du papier de cigarette, offrant alors, très facilement, chacun de ses pauvres chagrins de petite fille niaise, aux oreilles de son acquéreur. Ou quoique ce soit d’autre qu’il ait pu être à ses yeux ; Salomon ne se voyait pas comme autre chose qu’un homme d’affaires, qui certes, avait fait un caprice somme toute imprévu face au paternel des Scamardi. L’abruti avait accepté ; en quoi était-ce son problème ou sa faute ? Visiblement, le père exemplaire de la blonde avait surtout été prêt à tout sacrifier (femme et enfant) pour se sortir d’un sort qu’il aurait hautement mérité. Peut-être que Salomon pourrait faire de même, balançant Octavia aux Mangemorts afin de se sortir lui-même de la panade. Bien sûr ; à quoi pouvait-elle servir, franchement, si ce n’est pour récurer le sol et rester silencieuse ? Elle au moins, ne geignait pas à outrances dès qu’elle le croisait : et les regards furibonds de la blonde s’avéraient être beaucoup plus amusants que les yeux emplis de respect et de servitude des elfes de maison. Clairement, vivre en compagnie d’elfes de maison aurait été bien moins amusant que partager sa demeure avec l’héritière d’une noble lignée de sorciers, qui le détestait parce qu’il n’avait rien trouvé de mieux à faire qu’à réduire sa petite vie de fillette de bonne famille, à un néant fumant. Dardant d’un air désintéressé chacun des papiers qui s’étalaient devant lui, Salomon finit par les attraper dans un soupir, les fourrant soigneusement dans un des tiroirs du bureau, qu’il scella avec un sortilège avant de se lever, attrapant sa tasse à café encore fumante. En faisant les cent pas dans la pièce, il avala une nouvelle lampée de café noir qui glissa dans sa gorge, secouant tout son corps d’une énergie nouvelle. En quelques enjambées, il rejoignit la porte, qu’il ouvrit à la volée. Descendant les escaliers qui avaient mené à l’étage, Salomon rejoignit le rez-de-chaussée, tendu dans le silence le plus absolu ; ici, tout était réglé au millimètre près, dans une obsession maladive de l’ordre, transmise profondément dans l’héritage des Rosier. Sa mère avait toujours été une folle maniaque, parfaitement impeccable, et Salomon avait continué de porter le poids d’une perfection affichée sur ses épaules : certes, son exil aurait pu y changer quelque chose, mais à vrai dire, son retour à Londres n’avait fait que renforcer son obsession vis-à-vis de cela. Toujours bien présentable, tiré à quatre épingles : même sous le regard unique de sa compagnie il tenait absolument à garder le contrôle de tout ce qui débordait de sa personne, et pouvait être vu par autrui. Dans le salon, penchée sur une tâche qu’il n’observa qu’à peine, Salomon trouva la chevelure blonde de la Scamardi ; il l’observa dans son dos une longue seconde, avant de se racler la gorge bruyamment et faire comprendre à la servante qu’il était ici. Un regard circulaire, silencieux, sur le travail qu’elle avait déjà accompli, et Salomon finit par lever un doigt, pour indiquer le manteau de la cheminée. « C’est pas supposé être comme ça, ça. » pointilleux maladif, peut-être bien l’était-il ; sa voix avait voulu rester neutre au premier abord, mais laissait deviner une pointe d’agacement malgré tout. Appuyé contre le chambranle à l’entrée de la pièce, Salomon finit par soupirer, croisant les bras en continuant d’observer le coin de pièce qui le perturbait. « Est-ce vraiment surprenant, que tu ne sois même pas capable de faire des choses simples ? Tu as une mine affreuse. » poursuivit-il d’un ton presque railleur, ses yeux, noirs, glissant sur toute sa silhouette et s’attardant sur son visage ; elle avait les traces de ses nombreuses sanglots, et avait bien malheureusement, tendance à se négliger depuis qu’elle ne vivait plus dans son petit empire d’or et de marbre. Ne pouvant y résister, et avant que la blonde n’ait fait le moindre geste, Salomon rejoignit la cheminée, froide et éteinte, et déplaça de quelques centimètres à peine, la vieille relique clinquante qui était dessus. Rien de bien méchant, somme toute, et pourtant, assez pour pousser le Rosier à se demander quelle pourrait être l’utilité d’une boniche incapable de faire les tâches les plus simples ? « Peut-être que tu devrais vraiment passer ta journée à pleurer et maudire ton sort, après tout. » il roula des yeux, avant de pivoter sur ses pieds et observer la blonde à nouveau ; d’un mouvement lent et pesé, il reporta sa tasse à ses lèvres pour siroter son café, laissant un silence pernicieux tendre l’air.
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Octavia L. Scamardi
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MessageSujet: Re: (Octamon) what doesn't kill you make you stronger   (Octamon) what doesn't kill you make you stronger Icon_minitimeMer 21 Jan - 23:12


what doesn't kill you make you stronger
Salomon & Octavia

Comme tous les jours, Octavia avait espéré qu’il ne vienne pas, qu’il fasse comme s’il ne l’avait pas entendue. Au fond, elle préférait encore quand il ne la regardait pas. Oui, elle préférait quand il semblait oublier sa présence. Au moins, à ce moment-là, elle pouvait être seule, au moins en apparence. Elle pouvait réfléchir à son aise, sans être brusquée et sans avoir à se débattre avant tout mentalement. Si son travail était dégradant pour tout humain, qu’elle ait été d’une famille noble et reconnue dans tout le pays ou non, il était malgré tout moins pénible quand Salomon faisait faux bond ou, par chance, parti pour la journée. Car, soyons clairs, la jeune femme devait absolument se contenir et réguler toutes ses émotions quand il était dans son champ de vision. Il le savait. Il en jouait. Alors, quand elle fut très longtemps seule dans cette immense pièce, à nettoyer chaque recoin poussiéreux, fort heureusement il y en avait peu, elle avait songé, naïvement, qu’il ne viendrait pas ce jour-là. Elle avait imaginé qu’il puisse être trop occupé et absorbé par sa paperasse pour ne pas venir la torturer davantage. Il ne semblait pas prêt de s’arrêter avant qu’elle ne devienne plus que l’ombre d’elle-même. Il n’avait rien à envier au patriarche des Scamardi. Il n’avait sans doute rien à envier à la majorité de son groupe de mages noirs. Elle en était la preuve vivante ; dans un piteux état, juste à peine logée et traitée comme une moins que rien, encore plus bas que terre, encore plus médiocre qu’un elfe de maison. Elle ne se faisait aucune fausse idée, elle ne devait pas plus l’avoir attiré que n’importe qui. Il devait y avoir pensé sur le coup, sans plus y réfléchir. Néanmoins, ce n’était personne d’autre à sa place, à ce moment précis. C’était elle et personne d’autre. C’était elle qui se laissait petit à petit aller, songeant quelques fois que la mort serait une plus grande liberté. Mais pourquoi ? Pour se montrer aussi lâche que son père ? Pour lui rendre un tel plaisir ? Il rigolerait sûrement à sa mort. Il n’allait, en tout cas, pas la pleurer. Somme toute, ce serait une solution de facilité mais peut-être n’aura-t-elle jamais l’occasion de faire un choix, car, à cette allure, elle pouvait y passer facilement. C’était son seul espoir. C’était l’ultime preuve de maîtrise. C’était sa façon de ne pas lâcher prise. C’était vain et illusoire mais c’était tout de même mieux que rien. Oui, crédule quelle était, elle se persuadait de la sorte qu’elle pouvait encore contrôler son propre corps et ses propres envies. Qui ne le ferait pas ainsi captif ? La jeune sorcière avait bien besoin de ça pour ne pas totalement devenir folle et, de cette manière, une parfaite marionnette pour ce mercenaire inhumain. Heureusement, ça n’avait pas encore atteint le stade de l’obsession ; si bien qu’elle était encore regardable mais simplement muette. Le plus possible, tout du moins. Elle ne manquait pas encore vraiment d’énergie ; elle était juste quelques fois ailleurs, absente. Encore, la plupart du temps, c’était plus par envie, par choix de ne pas faire attention à ce qu’il disait plus qu’un effet intempestif de son manque de soin vis-à-vis de son propre corps et ses besoins naturels. Cette fois encore, Octavia allait devoir disposer son masque pour espérer lui mentir sciemment mais, encore une fois, ça allait rater. Elle se demandait encore pourquoi elle se fatiguait de la sorte. Pas une seconde il ne croyait à ses bêtises, à cette mascarade. Il n’était pas aussi crédule que sa fiancée. Tu parles d’un mot hypocrite.

Malheureusement, comme toujours, il était venu. Elle avait senti son pas lourd tel un ultimatum, une minuterie avant le moment fatidique ; le moment où elle devrait supporter l’aura qu’il dégageait, sa présence qu’elle sentait quand bien même elle regardait ailleurs. Son regard était pesant, oppressant. Comme toujours, il la sondait du haut vers le bas avant de vérifier son travail. Comme si elle était incapable de simplement nettoyer quoi que ce soit. Qu’elle ait, de temps à autre, des étourdissements, c’était une chose. C’en était une autre de ne pas avoir le temps de repasser dessus tôt ou tard puisqu’elle n’avait que ça à faire de ses journées. Il s’en moquait, quelque part. S’il ne la critiquait pas là-dessus, ce serait à propos de n’importe quelle autre bêtise. Son bourreau trouvait toujours quelque chose à redire ; c’était bien la définition d’un bourreau, non ? Elle sentait son regard sur elle. Elle le sentait aussi peu discret que doux. Il ne broncherait pas à l’idée de la décortiquer de manière aussi inhumaine qu’impersonnelle. Il se moquait bien de savoir si elle était aussi pudique d’un point de vue des pensées et de son âme. Qu’elle le prenne mal ou non, ça ne changerait rien pour lui. Alors, elle prit les remarques sans les fuir. Ce n’était pas la première fois qu’il critiquait ouvertement sa méthode de travail alors qu’il ne se fatiguait pas à la tâche, de son côté. Pour lui, tout ça semblait on ne peut plus normal. Rien ne semblait le gêner dans une relation telle d’esclavage. Elle n’avait eu besoin de ce bruit indécent pour comprendre qu’il la scrutait sans gêne, aucune. Elle préférait simplement ne pas relever sa présence. Pour lui dire quoi, de toute façon ? « Bonjour ! Vous avez bien dormi ? Vous voulez un massage ? », le cynisme aussi ouvert ne serait que futile. Il savait qu’elle n’en pensait pas un mot. Alors, autant ne pas se fatiguer. Elle ne souleva pas non plus la première réflexion affligeante au sujet de son travail. Elle ne se tournait pas non plus vers lui. Tout bonnement inutile. Elle s’était promis de ne pas craquer. Encore une fois, elle avait juré qu’une fois qu’il franchirait cette porte, elle ne jouerait pas dans son jeu. Encore une fois, elle n’était qu’un château de carte qu’il ébranla d’un simple souffle, un souffle acide, un souffle toxique. Alors, encore une fois, elle allait réagir. Il allait jubiler, dans son coin aussi sombre que son cœur. « Je vais faire des efforts, malgré ma mine affreuse. », dit-elle machinalement, ne prenant même pas la peine de se tourner vers lui. Maintenir actuellement son regard dans celui de son assaillant serait trop lui demander. Un effort surhumain pour elle. « Néanmoins, je crois judicieux de vous féliciter de m’avoir regardée plus d’une seconde cette fois sans avoir le besoin de vous rétracter. Je ne suis sans doute pas suffisamment bien. Je suis encore plus irascible qu’un elfe de maison et, apparemment, encore moins efficace. », elle prit une pause, une pause théâtrale. « Dans ce cas, je me demande pourquoi vous me gardez. Peut-être en tant que meuble ? Il n’y a aucun doute, vous perdez du temps avec une fille tout juste capable d'être une bonne fille de famille. », Octavia était aussi motivée dans ses propos que dans ses tâches ménagères. Elle évita de croiser son regard, pour le moment. Il jouirait encore davantage, dans ce cas de figure. Pourtant, dans un sens, elle pensait ce qu’elle disait. Elle ne comprenait décidément pas sa raison d’être dans cette demeure si ce n’est pour l’amuser. Au fond, il n’était jamais content de ce qu’elle faisait à en croire ses reproches continuels. Alors quoi ? Qu’est-ce qui l’attirait réellement chez elle ?

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Salomon Rosier
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MessageSujet: Re: (Octamon) what doesn't kill you make you stronger   (Octamon) what doesn't kill you make you stronger Icon_minitimeLun 26 Jan - 0:05

i wanted to end the world, but i’ll settle for ending yours
it’s been a long year, since we last spoke. how’s your halo? just between you and I, you and me and the satellites. i never believed you, i only wanted to before all of this what did I miss? do you ever get homesick? i can’t get used to it, i’ll never get used to it.  w/octavia scamardi & salomon rosier.

Garder une propreté indiscutable et un ordre précis dans son manoir, avait été sans doute la seule raison de vivre de la mère Rosier ; Salomon se souvenait encore, parfaitement gravée dans son esprit, de cette enfance misérable qu’il avait passée auprès d’une mère discrète, fermée et maniaque, et d’un père froid et autoritaire. Il n’y avait jamais eu meilleure preuve que les apparences, pour se réclamer être d’une famille noble, et ça, c’était un devoir indiscutable qui avait été gravé profondément en l’instinct du jeune Salomon, dès sa plus tendre enfance. Sa mère avait toujours eu pour habitude de passer et repasser derrière chacun de ses fils pour s’assurer qu’ils avaient parfaitement ajusté le col de leur chemise, les manches de leurs robes de sorcier, ou chaque mèche de leurs cheveux : lors des mondanités tirées à quatre épingles, l’attitude de chacun avait été soigneusement analysée, critiquée par des oeillades lancées aux uns et aux autres. Salomon répugnait profondément cette attitude obséquieuse et mensongère, cette apparence d’or et de luxe qui n’avait fait que masquer au combien sa famille était tordue, froide, et fracturée de part en part : si c’était la mort de Lewyn qui avait causé à la famille Rosier d’imploser littéralement, il y avait eu des fissures dans celle-ci bien avant les funestes événements qui avaient amené les parents Rosier à se détourner de leur deuxième fils. Tout autant que détestable, cet instinct s’avérait indispensable à l’existence de Salomon, l’accrochant à ce qui faisait les fondements de son existence toute entière. Octavia avait ces petits airs précieux de bourgeoise qui avaient fait toute sa vie ; elle avait des faux airs de princesse, le nez pincé et le regard critique - et sans doute que si elle avait fini mariée à un gentilhomme de famille pure, elle aurait fini comme les mégères critiquant la marmaille des autres, examinant des pieds à la tête les parures d’une autre femme, la robe de sorcier de l’un ou de l’autre. Définitivement, en la libérant de son si joli manoir et de ses parents si faussement polis, il lui avait fait une fleur. Du moins, il se plaisait à présenter les choses ainsi, baignant volontiers dans un sarcasme évident à cette idée : qui sait, peut-être que la petite poupée blonde aurait tout donné pour finir comme ces filles de riche famille, toujours bien tenue, le teint impeccable. Il n’y avait qu’à se souvenir de la façon dont elle avait courbé ses longues jambes, dans une petite courbette, signe de reconnaissance et de politesse lorsqu’ils s’étaient rencontrés. Qu’est-ce que ça avait été tarte - et qu’est-ce qu’elle l’était, elle, abrutie jusqu’au sommet de son crâne, éternellement raccrochée à des valeurs qui auraient pu filer la nausée à Salomon, si tant est qu’elles ne faisaient pas partie intégrante de celui qu’il était. Sans caractère ni personnalité, tournant sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, usant d’une voix sifflante et mélodieuse, Octavia aurait pu être considérée comme un bon parti, si seulement elle n’avait pas toujours été accrochée à des réflexes de royauté qui ne visaient qu’à la placer dans un carcan qu’il ne rêvait que d’arracher. Celui-là même dont il s’était défait lui-même, loin, bien loin de sa famille, complètement destitué du nom de Rosier. Ce n’était, somme toute, pas une mauvaise chose, une véritable éducation qui vibrait à présent dans les veines du sorcier.

Les propos mielleux d’Octavia lui firent rouler des yeux ; baignant dans l’indifférence la plus totale, Salomon aurait voulu pouvoir seulement lever une main pour lui faire signe de se taire, mais il n’en fit rien, l’observant silencieusement alors qu’elle déblatérait un speech qui, oui, aurait pu lui rappeler la politesse forcée des elfes de maison. « Rassure-toi, tu es aussi efficace qu’un elfe de maison quand il est question de geindre pour un rien. » et les mots avaient passé ses lèvres sur un ton si neutre, que c’est comme s’il avait délivré la météo à quelqu’un qui lui était totalement inconnu : ce n’était pas faute pourtant, de détester les elfes de maison et tout ce qui se rappelait à lui de la sorte - ces misérables petites créatures à l’aspect répugnant et à la voix grotesque. Non, de loin, il préférait regarder les princesses blondes et déchues faire la poussière chez lui. S’armant d’un ton autoritaire, décrivant à la perfection l’agacement qui croissait en lui, Salomon observa pour un instant la jeune femme toujours dos à lui, avant d’ouvrir la bouche : « Arrête un peu ce que tu fais. » il aurait pu dire ça en proie à quelques remords suite aux si généreuses paroles de la blonde ; il n’en était rien. Posant sa tasse à café sur le manteau de la cheminée, il rejoignit la jeune femme, s’arrêtant juste devant elle après quelques foulées à peine. Ils étaient près, si près l’un de l’autre que, de ses yeux noirs, il put rapidement détailler chaque trait de son visage, suspendu pour un instant à cette observation avant de reprendre une mine sérieuse et détachée. « L’indifférence des murs quant à ta mine affreuse n’a d’égale que la mienne. » signa-t-il simplement dans un premier temps, une expression sévère se raccrochant à son visage à lui. Avant qu’un sourire, tout aussi mensonger et sarcastique que les paroles de la blonde, ne revienne éclairer ses traits ; il recula d’un pas, la contournant tout juste pour voir ce vers quoi elle avait été penchée. Par Merlin qu’est-ce qu’elle pouvait être lente pour faire un travail si simple. Il roula des yeux, trouvant sa baguette magique, sur laquelle il laissa glisser un regard, avant de se concentrer sur la jeune Scamardi à nouveau. « Ta maman ne t’a-t-elle pas appris à regarder les gens quand tu leur parles ? » l’air menaçant pour un instant, trop content de voir qu’il avait enfin capté une attention digne de ce nom de la part de la blonde, Salomon leva sa baguette, la faisant flotter dans un mouvement vague et souple, pour faire venir sa tasse à café jusqu’à lui. L’attrapant, il en but une gorgée, toujours sans lâcher des yeux sa boniche préférée qui commençait la journée en se montrant désagréablement défiante. « Si tu es une fille de bonne famille comme tu le prétends, de quoi te plains-tu ? » il eut un sourire poli, avant de reprendre, ne la laissant guère ouvrir la bouche. « Moi qui croyais me souvenir que ton père avait juré dans tous les sens que tu serais une bonne femme d’intérieur, toujours disponible, aimable. Capable de tenir sa langue. » il lâcha un ricanement, arquant les sourcils. « Il a fait un très bon speech, pour te vendre d’ailleurs. » non pas qu’il en aurait eu besoin : à vrai dire, une fois que Salomon avait accroché son attention et ses volontés sur la fille Scamardi, rien n’aurait pu le faire changer d’avis - et il fallait croire que le très cher père de cette pauvre fille avait plus tenu à sa liberté à lui, plutôt qu’à la liberté de sa fille. « Parle donc librement. Qu’est-ce qui... ne répond pas à tes attentes de jeune fille de bonne famille ? » ajouta-t-il, finissant sa phrase presque sur le même ton mielleux que celui qu’elle avait en règle générale ; Salomon laissa un nouveau sourire froid passer sur ses lèvres, avant qu’il ne finisse son café en une dernière gorgée. Laissant la tasse tourner entre ses doigts un moment, une moue de désintérêt accrochée à ses lèvres, Salomon laissa l’air se tendre, le silence se suspendre pour une seconde avant de laisser la tasse tomber, s’éclater en mille morceaux par terre dans un fracas qui se répercuta contre les murs. La Scamardi n’avait pas encore eu le temps de reprendre la parole qu’il ouvrit la bouche à nouveau, cette fois, une pointe d’agacement ayant fait son chemin jusque dans sa voix. « Est-ce que c’est la maison qui te déplait ? Ou alors ta chambre ? Ou le fait d’être si loin de ton papa et de ta maman ? » il aurait pu déblatérer encore pendant des heures, une haine nouvelle fusant à travers chaque fibre de son corps et de son esprit ; c’était nouveau, au fond, lui qui n’avait toujours fait en sorte que d’éprouve de l’indifférence sans borne à l’égard de la blonde. Pour se reprendre, il laissa un rire le prendre, avant de se mordiller la lèvre d’un faux air désolé. « Ou peut-être que c’est le manque de certains devoirs conjugaux qui te chagrine. » il savait tous les deux de quoi il parlait, rien qu’à voir le petit éclair lubrique qui passa dans son oeil, en même temps que la moquerie à peine masquée qu’il avait prononcée. Il s’approcha à nouveau, elle ne bougea sans doute pas puisqu’en une foulée à peine, il fut à nouveau juste devant elle, dardant chaque parcelle de son visage d’un oeil attentionné. A nouveau, il l’observa, avant de lever son bras libre, son bras gauche affichant ouvertement la Marque des Ténèbres, glissant ce qui sembla être, pour une fraction de seconde, un contact un tant soit peu chaleureux. Sur sa joue, un oeil noir dessinant le creux de son cou avant qu’il ne vienne enserrer sa prise autour de sa nuque, ses doigts, ses ongles s’enfonçant profondément, sans vergogne, dans sa chair alors qu’il la dévisageait enfin, avec toute l’indifférence qui les liait habituellement. « C’est moi qui décide ce que tu vaux. Ce que tu fais. Moi qui suis l’unique juge pour savoir quand je perdrai mon temps. » son oeil torve, implacable toujours fiché dans les yeux clairs de la blonde, Salomon sentit la pression de ses doigts se faire plus forte encore, pour une seconde. Deux. Plus encore. Avant qu’il ne relâche finalement, lui laissant le loisir de calmer la douleur sur sa peau ; « Crois-moi, tu ne veux pas qu’un jour je me réveille en te jugeant inutile. » il recula d’un pas, contournant soigneusement les débris fragiles qui jonchaient désormais le sol, les désignant d’un geste las avant de prendre un air faussement dérangé, s’asseyant bien au fond d’un des fauteuils de la pièce, se murant dans un silence de plomb, sans même attarder un regard dans la direction de la Scamardi, comme s’il ne venait pas de la menacer avec des mots plus froids que la glace.
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Octavia L. Scamardi
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MessageSujet: Re: (Octamon) what doesn't kill you make you stronger   (Octamon) what doesn't kill you make you stronger Icon_minitimeMar 27 Jan - 1:11


what doesn't kill you make you stronger
Salomon & Octavia

Décidément, Octavia ne comprenait rien à cet homme. Il était un mystère le plus total pour elle. S’il y avait bien une chose qu’elle avait cernée chez Salomon, c’était le fait qu’il n’en avait que faire d’elle et de son existence. C’était bien cela qui la travaillait ; s’il la détestait, pourquoi la gardait-il ? Pourquoi jouait-il avec elle s’il n’en avait que faire ? N’était-ce que par pur égoïsme ? Ce devait être ça, oui. Il la voulait tel un objet qu’on achète. Il la voulait pour s’amuser de ses réactions, rien de plus. Il était comme un grand enfant pourri gâté qui prenait tout ce qu’il désirait, quand bien même il faisait des dégâts collatéraux. Il était bien trop narcissique pour s’en soucier ne serait-ce qu’une seconde. Par la barbe de Merlin ! Pourquoi s’intéressait-elle encore même un peu de ce qu’il pouvait cacher en lui alors qu’elle était l’objet de ses pulsions malsaines ? Était-elle devenue folle ? Était-ce parce qu’elle avait été éduqué dans l’hypocrisie et qu’elle n’avait pas l’habitude de ce genre de sorciers ? Tout ça n’avait aucun rapport, en fait. C’était parce qu’elle était naturellement comme ça. C’était parce qu’elle était foncièrement curieuse et qu’elle avait l’habitude d’analyser les autres. D’ailleurs, elle avait beau être une bonne demoiselle, elle n’était pas si malheureuse à cause d’un manque de faux semblant. Avoir été éduquée comme ça dans le vide pouvait être déroutant de premier abord, ce qui l’ennuyait le plus c’était d’être ainsi enchaînée et isolée. Certes, elle ne perdait pas complètement ses us de fille de bonne famille en refusant de montrer ses larmes et imparfaite, mais elle n’était pas complètement endoctrinée. À force, elle perdrait complètement ses bonnes manières. Elle les perdait déjà, petit à petit, à force de se rebeller en n’osant rien que lui parler. Un détail très important dans les familles nobles ; une femme n’est autorisée à parler tant qu’on ne lui donne la parole. Face à cet homme, c’était tout bonnement impossible de rester impassible, immobile ou muet. Le plus simple serait qu’elle ne joue pas dans son jeu, qu’elle le laisse faire ses caprices d’enfant égoïste et perturbé, mais elle n’y arrivait pas. Elle n’avait sans doute pas assez de force, pas assez de force mentale. Oui, elle était faible. Oui, elle était stupide. C’est ce qui l’amusait. C’est ce qui l’ennuyait, elle. Peut-être aurait-elle dû songer, réellement, à trépasser ou à se laisser tuer par on ne sait quel autre mangemort caché ou non. Ce serait tellement libérateur. Elle n’aurait plus ni à supporter son regard inquisiteur ni à se contenir et à dominer tout ce qui la dépasse. Non, elle n’était pas aussi lâche. Non, elle n’était pas prête à le faire, elle ne se laisserait aller que quand il déciderait de se fatiguer à le faire lui-même ; dans ce cas-là, il y a fort à parier qu’elle laisserait le sort décider pour elle. De toute façon, elle ne pourrait sans nul doute pas lui faire concurrence.

Pendant qu’elle se torturait à ce sujet, elle continuait tant bien que mal le ménage, faisant face aux remarques toujours plus blessantes et cassantes de ce mercenaire qui comptait la détruire de l’intérieur ; en s’insinuant dans son esprit tel du venin. Alors, il pouvait bien se plaindre de ses gémissements, il les créait lui-même. « Rassure-toi, tu es aussi efficace qu’un elfe de maison quand il est question de geindre pour un rien. », à cette remarque, elle ne réagit pas. À quoi bon ? Lui répondre quoi au juste ? Elle ne voyait quoi répondre sans que cela ne retombe sur elle, sans qu’il ne rigole encore une fois. Depuis le temps, elle avait pris le soin de penser quatre coups en avance ; sinon, il en profiterait pour la rabaisser encore et encore. Il lui reprocherait encore son manque d’ingéniosité. Elle était déjà suffisamment critiquée comme ça, en plus d’être comparée à un vulgaire elfe de maison qui, disons le franchement, n’ont pas une place importante dans la hiérarchie du monde sorcier. La sorcière resta donc silencieuse et impassible, même si l’on pouvait deviner un soupçon de colère à travers son regard qui s’assombrissait. Elle fut coupée dans son élan pour l’oublier ; il lui ordonnait d’arrêter de travailler. Pas une seule seconde Octavia n’avait imaginé que c’était par compassion, par gentillesse. Elle savait mieux que n’importe qui qu’il préparait un nouveau sermon, un nouveau coup de fouet. Il allait, encore une fois, la rabaisser. Sinon, pourquoi l’arrêter alors qu’elle ne servait qu’à ça ? Comme prévu, il ne fit qu’une nouvelle constatation cassante, une constatation qui la dévalorisait encore. Elle n’était décidément rien pour lui. Peut-être encore moins qu’un meuble de sa maison. Il se souciait après tout de l’état de ses meubles, de ses affaires, pas de celui de la jeune femme qu’il avait achetée comme une moins que rien. Elle n’eut de réaction physique mais à l’intérieur d’elle, elle s’énervait, elle se crispait et elle s’en voulait, encore une fois, d’être aussi faible. Elle évita aussi de dire quoi que ce soit. À nouveau, que pourrait-elle réellement rajouter à un tel commentaire ? Ce n’était même pas le besoin de répondre aux imbéciles par le silence, c’était le silence qui prédominait pour ne pas dire de bêtises. Elle était déjà suffisamment ridicule à ses yeux. « Ta maman ne t’a-t-elle pas appris à regarder les gens quand tu leur parles ? », encore une remarque qui, d’une part ne servait à rien, de l’autre ne faisait que rappeler les a priori qu’il pouvait avoir sur son éducation qui devait être, somme toute, à peu près la même pour lui. Cette fois, pourtant, elle avait une réponse. Ce serait une défense inutile face à un tel être inhumain mais elle avait besoin de se libérer, même l’espace d’un instant, lentement et péniblement. « Elle m’a également appris à ne pas suivre des sorciers inconnus et encore moins à faire ce qu’il me demande, à moins qu'il n'ait de bonnes résolutions pour notre famille. Il faut croire que je suis une enfant qui ne comprend pas les leçons. », c’était puéril, sans doute sans le moindre effet sur lui, mais elle l’avait fait. Elle avait retourné sa propre remarque sarcastique contre lui. Ils se défiaient autant du regard que grâce aux mots. Encore une fois, ce sera lui qui gagnera, elle le savait pertinemment. Elle en avait néanmoins marre d’être un chiot qui ne bouge ni ne parle et qui se laissait, de cette manière, complètement écraser. Il était odieux, elle était trop gentille. Elle devait apprendre à faire ses preuves, à lui montrer qu’elle ne serait pas éternellement docile. C’était beaucoup plus facile à dire qu’à faire, il n’y a aucun doute à ce sujet.

Il revint à la charge, ramenant un sujet qui fâche et qui blesse ; le fait que son père l’ait vendue aussi vulgairement pour sa propre survie. Elle le haïssait peut-être encore plus que son bourreau actuel, c’était pourtant difficile. Pour elle, c’était simple, elle n’avait plus de famille. Si elle ne voulait pas risquer leurs vies, elle refusait de les revoir un jour ; de toute façon, il y avait fort à parier qu’elle ne le puisse plus jamais. C’était pas plus mal comme ça. « Moi qui croyais me souvenir que ton père avait juré dans tous les sens que tu serais une bonne femme d’intérieur, toujours disponible, aimable. Capable de tenir sa langue. », au fond, voilà tout ce qu’elle représentait pour lui. Une boniche silencieuse et docile au possible. Elle ne s’était pas trompée à son sujet. Jamais il n’avait daigné lui donner la moindre importance. Peut-être lui dirait-il un jour qu’il ne comprend pas le sens de sa vie. Tant d’amabilité dans un corps si parfait. Il était infect, blessant, humiliant. Elle serra le poing de rage. Elle bouillonnait à l’intérieur. Elle avait presque même envie de pleurer, encore une fois, mais elle ne se l’autorisait toujours pas tant qu’il était dans les parages. C’était déjà nettement humiliant que de l’entendre parler, il ne fallait pas en rajouter une couche, pas elle-même. Elle serait complètement masochiste dans le cas contraire. « Parle donc librement. Qu’est-ce qui... ne répond pas à tes attentes de jeune fille de bonne famille ? », cette question qui n’était que moquerie, encore une fois, ne titilla que peu la jeune Scamardi. Il savait que de toute manière elle n’était pas dupe à ce sujet ; s’il ne la regardait ni ne faisait attention à sa présence en temps normal, pourquoi serait-il amoureux ? Il ne devait aimer qui que ce soit, d’ailleurs. C’était un être froid et renfermé. Si elle continuait de prêcher qu’il ne devait pas être comme ça sans raison, elle ne cherchait pourtant pas à ce qu’il l’aime ou ne fasse semblant. Ce serait complètement et inutilement épuisant. Des bêtises, il ne cessait d’énumérer des bêtises. De toute manière, quand bien même elle en parlerait, il ferait son possible non pas pour améliorer les choses mais pour les rendre encore plus invivable pour son objet du moment. « Ou peut-être que c’est le manque de certains devoirs conjugaux qui te chagrine. », c’était un monstre, voilà tout. Cette fois, non seulement elle serrait le poing, mais en plus, elle se mordait la lèvre. Il était monstrueux, égocentrique, narcissique et cruel. Elle se demandait parfois si, en fouillant, elle pouvait réellement trouver quelque chose d’humain en lui. Finalement, elle se trompait peut-être en cherchant vainement quelque chose qui brillerait en lui. Elle s’en voulait d’être si optimiste alors qu’elle aurait mieux fait de lui vouloir une haine inconsidérée, une haine telle qu’elle ne serait même plus là depuis tellement longtemps. Pourquoi était-elle aussi stupidement gentille et naïve ? Elle avait déjà baissée la tête, elle ne le regardait pas pendant qu’il s’affairait ; d’abord un geste doux mais si peu sincère et finalement un geste violent mais tellement plus légitime venant de lui, venant du monstre, de la bête. Ce n’est qu’une fois qu’il reprit un ton hautain et supérieur qu’elle le fixa, avec une faible et presque fausse force mentale ; elle ne voulait pas lâcher ce regard, pas encore une fois. « Vous pouvez bien me tuer, ce sera toujours plus vivable que de n’être que votre boniche. », avait-elle réellement soufflé ça ? Ce n’était qu’un bruissement léger, elle ne l’avait pas crié mais ce n’était qu’en partie à cause de la douleur qu’elle ressentait au niveau du cou et de la nuque. Au fond, qu’elle saigne et qu’elle ait mal ne lui rappelait que la dure réalité ; elle était en vie face à un homme qui la malmenait sans le moindre remord. La douleur en tant que telle n’était même pas dérangeante. Il avait été trop loin. Il l’avait complètement brisée depuis déjà fort longtemps.

crackle bones
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