It matters not what someone is born, but what they grow to be.
Chapter One - Childhood« Il est passé où encore c'gamin ? », les paroles de Allen Godalming avaient retenti dans le salon, bientôt accompagnées par le choc des bouteilles de verres vides à ses pieds. Il renifla bruyamment avant de se lever et de jeter un coup d’œil furtif à la jeune femme qui se trouvait sur le canapé d'à côté. Ses yeux étaient dans le vague, semblant compter des étoiles invisibles au plafond, ses bras ballants de chaque côté de son corps, comme si elle en avait perdu l'usage. Ne semblant pas lui prêter attention, Mr Godalming monta les escaliers à pas titubants, s'appuyant à la rampe. En haut, il ouvrit la porte de la chambre de son fils et dans la pénombre manqua de tomber en trébuchant sur un jouet.
« Elliot... », sa voix prit un ton doucereux,
« Oh Elliot... Combien de fois t'ai-je demandé... », l'on pouvait presque entendre le cœur du petit garçon battre dans sa poitrine
« DE RANGER TES PUTAINS D'AFFAIRES !?», il se plaqua les mains sur ses oreilles, ferma les yeux, et fit des petits mouvements d'avant en arrière recroquevillé sur son lit. Il savait ce qui allait se passer, une fois de plus son père allait lever la main sur lui et lui cracher d'horribles choses à la figure. Une gifle. Puis une autre. Et encore une. Ses mains qui se serrent fort autour de ses poignées, ses jambes, ses bras.
« Tu vas voir si tu vas pas les ranger tes affaires maintenant ! », Elliot hurlait presque aussi fort que son père, se débattant du mieux qu’il pouvait. C'est alors que, comme par magie, les livres parfaitement rangés sur l'étagère à côté du lit, tombèrent sur le crâne d'Allen dans un grand fracas. Elliot eu alors le temps de sortir de la pièce à toutes jambes pendant que son père était encore sonné par le poids des ouvrages qu'il venait de recevoir en pleine tête.
Le garçon s'enferma dans la salle de bain et s'assit sur le carrelage froid, dos à la porte. Tremblant de tous ses membres, il entendait son père revenir à pas lourds.
« AVORTON ! SUPPO DE SATAN ! OUVRE CETTE PORTE ! », s'écria-t-il entre ses dents. Ses poings qui tambourinaient à la porte secouaient Elliot qui ne tarda pas à s'en éloigner à quatre pattes.
« C'est de ta faute ! Tout est de ta faute ! Tu l'as tué ! Tu l'as tué... », ses beuglements s'essoufflèrent à mesure qu'il parlait et laissèrent place à des sanglots.
« L'unique amour de ma vie et tu me l'as pris... », Elliot lui aussi pleurait, toujours en se bouchant les oreilles, ses yeux clos. Le pauvre garçon qui avait seulement dix ans ne comprenait pas pourquoi son père agissait ainsi, et ne comprenait pas non plus ces horreurs qu'il lui lançait à chaque fois qu'il avait trop bu.
Allen se souvenait que trop bien le corps de sa femme recouvert d'un drap blanc à l'hôpital. L'accouchement avait été rude, des complications étaient survenues durant le travail et Mrs Godalming avait perdu beaucoup de sang. Elle était restée une nuit à l'hôpital, mais au petit matin, on l'avait retrouvé sans vie, les yeux encore ouvert, le teint pâle comme la mort. Derrière elle, Arya Godalming laissait un mari éploré et un nouveau-né très loin de s'imaginer la vie qui l'attendait. Ne trouvant pas la force d'élever son enfant seul, Allen l'avait confié à ses parents qui comme lui étaient moldus. Elliot a donc vécu durant huit ans sans savoir que du sang sorcier coulait dans ses veines, voyant son père que très peu souvent. Un jour, ses grands-parents ont pris peur en voyant le garçon associé à des phénomènes tous plus étranges les uns que les autres. Alors, devenus trop vieux pour gérer un enfant - et surtout apeuré par le comportement du garçon - ils décidèrent de confier sa garde à son père. Durant les deux années qui suivirent, Allen commença à sombrer dans la démence, déjà bien attaqué par l'alcool et la mort de sa femme.
Après deux heures passées dans un coin de la salle de bain humide et froide, Eliott se décida à se lever d'un pas tremblant.
« Elliot ?? », il fit un bond. Son père était toujours derrière la porte à l'attendre.
« Elliot... Papa est désolé... Ouvre la porte s'il te plait... Je ne recommencerais plus je te le promets... », il fit un pas, déverrouilla le loquet d'une main tremblante et laissa s'ouvrir la porte dans un grincement. Mr Godalming se jeta alors sur lui pour l'enlacer de toutes ses forces.
« Je te demande pardon Elliot, je te demande pardon... Je ne recommencerai plus, c'est promis, mais s'il te plait, s'il te plait pardonne-moi... », ce n'était pas la première fois qu'il lui demandait de le pardonner et sûrement pas la dernière. Il répéta ces phrases inlassablement, ponctuées par leurs sanglots.
Chapter Two - HogwartsElliot regardait le quai de la voie 9¾ s'éloigner un peu plus chaque fois que le Poudlard Express prenait de la vitesse. Il avait toujours beaucoup de mal à croire que durant toutes ces années, les phénomènes étranges qui l'entouraient été dû au simple fait que du sang sorcier coulait dans ses veines. Personne ne lui en avait jamais fait mention. Personne ne lui avait jamais dit qu'un jour, il recevrait une lettre l'invitant à rejoindre les rangs des élèves de l'école de Sorcellerie de Poudlard. Pourtant, son père savait que ce jour arriverait. Tout comme il savait que sa défunte femme était une sorcière. Bien qu'il ne voulut jamais se mêler de ses affaires.
Pour la quatrième année consécutive, il retournait à Poudlard, cet endroit qu'il considérait comme sa véritable maison. Là-bas, il ne sévissait pas les humeurs changeantes de son père et n'avait pas à se demander s'il serait plus clément ce jour que le précédent. Maintenant, il ne le voyait plus que pendant les vacances d'été et cela était déjà bien assez. Plus les années étaient passées et plus Elliot avait entretenu cette colère, cette haine qu'il avait pour cet homme qu'il ne voulait plus appeler son père. Un moldu. Rien de plus qu'un simple petit moldu de rien du tout à qui il aurait pu fermer le clapet maintes et maintes fois s'il avait pu se servir de sa magie en dehors de Poudlard. Mais à force de garder toute cette rancoeur, le jeune homme savait qu'elle allait un jour exploser. Il s'était même juré de lui faire payer toutes ces années à avoir peur, à se cacher de cet homme qui lui avait fait vivre un enfer dès lors qu'il avait posé les pieds chez lui.
Bien que le jeune sorcier ait gagné en assurance et en confiance au cours des trois dernières années, cela n'a pas toujours été le cas. Durant ses premières années d'études à Poudlard, Elliot était assez réservé, plutôt discret et parlait très peu, toujours traumatisé par les heures de douleur que lui avait infligé son père.
« Il est vraiment bizarre ce garçon.. », que l'on pouvait entendre chuchoter au coin des couloirs lorsqu'il passait prêt des autres élèves. C'est vrai, il n'aimait pas se mêler à la foule et semblait toujours craindre qu'un dragon ne sorte des murs, mais bizarre, il ne l'avait pas plus que les autres sorciers. Quoi qu'il en soit, Elliot était un tout autre jeune homme à présent. Nul ne pouvait dire quel avait été le déclique, mais son caractère avait bien changé.
« Alors, t'as passé de bonnes vacances Elliot ? », l'intéressé détourna son regard du paysage pour le poser sur son voisin. S'il avait passé de bonnes vacances ? Dans un endroit pareil, il ne pouvait passer de bonnes vacances. Mais n'étant pas du genre à se plaindre des coups que pouvait lui porter son père, et encore moins à ses camarades de classe, il se contenta de donner une réponse évasive, un simple
« Hm. », alors qu'il retournait déjà à ses contemplations. Ses yeux bougeaient frénétiquement aux rythmes du décor qui défilait à la vitesse de l'éclair,
« Et toi Riley ? Bonnes vacances ? », il ne s'en souciait pas vraiment, c'était par simple politesse.
« Génial ! Grâce à papa j'ai pu assister au match amical entre les Falmouth Falcons et les Holyhead Harpies ! T'aurais vu ça ! Rien à voir avec notre p'tite équipe de Poufsouffle. » « Super. », son ton avait des notes faussement joyeuses. Riley était un garçon sympathique, mais qui devait toujours tout ramener à lui et montrer qu'il était plus riche que les autres. Ce qui avait le don d'agacer Elliot qui ne pouvait pas se venter d'avoir un père qui travaillait au ministère. Il ne pouvait d'ailleurs pas se venter d'avoir un père du tout.
« Le train ralenti, je crois qu'on arrive. ».
Chapter Three - HogsmeadePré-au-Lard. Elliot avait toujours apprécié d'y aller, d'autant plus que c'était un endroit typiquement sorcier où il était sûr de ne croiser aucun moldu. Sa haine envers les moldus n'avait cessé de s’accroître avec le temps, voyant le mal partout et les mettant tous dans le même panier. Bien qu'il ne clamait pas haut et fort qu'il ne voyait pas où était le mal à zigouiller des moldus de sang froid, il n'en pensait pas moins. Il n'avait aucune attache à eux et les considérait comme faisant partie d'une autre espèce. Tous les moldus qu'il avait pu connaître lui avait tous tourné le dos, sans parler de son père qui était de loin le pire.
Avec ses amis, Elliot marchait dans la grande avenue enneigée. Leurs pas laissèrent derrière eux de grosses marques dans la poudreuse ce qui ne tarda pas à donner au garçon une idée. Quoi de plus drôle qu'une bonne bataille de boules de neiges en plein milieu du passage ? Du bout de sa baguette, un petit tas se forma et dans un mouvement de poignée, il le lança au visage d'Aiden. Le jeune sorcier tomba sur ses fesses par l'effet de surprise et les rires de ses camarades ne tardèrent pas à se faire entendre. Elliot en ayant démarré cette bataille était loin de s'imaginer les événements qui allaient en découler. En effet, après plusieurs boules de neiges reçues en pleine figure, le jeune homme en lança une qui n'atteignit pas son ami qui s'était alors baissé. Non, au lieu de cela elle toucha dans le dos une jeune femme qui semblait faire la visite de Pré-au-Lard aux troisième années. Portant une main à sa bouche Elliot laissa échapper un
« Oups. ». Mais lorsqu'elle se retourna, il fut à son tour frappé mais cette fois par un poids invisible tellement la beauté de la jeune femme le subjugua. Il n'avait encore jamais vu un tel visage. Bouche-bée il la regarda s'avancer vers lui l'air furieuse.
« Je suppose que c'est à toi que je dois ça. », elle montra de la main la bande d'élèves qui se tordaient de rire derrière elle.
« Je... Je... » balbutia-t-il,
« Super ! Merci ! Pour mon premier jour, merci ! », elle était plus vieille que lui, sûrement d'une dizaine d'année.
« Je suis vraiment désolée mademoiselle... Mademoiselle ? » « Mon nom ne te regarde pas. », il sourit à cette réponse,
« Laissez-moi vous offrir une bière au beurre pour vous dédommager ! », il lui offrit son plus beau sourire. Semblant prise au dépourvu, elle eut un petit rire sec,
« Sais-tu simplement l'âge que j'ai ? » « Qu'importe ? », le sourire gêné qu'elle affichait montrait qu'elle ne s'était pas attendu à une telle spontanéité,
« C'est un non désolé. Maintenant je dois retourner à mon travail. », elle partit. Les amis d'Elliot ne tardèrent pas à le rejoindre,
« Ouuuh, tu t'es fais recalé comme un vieux gobelin mon pote ! » « C'est ça, riez. Je n'ai pas dit mon dernier mot. » il afficha un large sourire tendit que la jeune femme s'éloignait, perdue dans la foule d'élèves à ses talons.
En effet, la volonté du jeune homme n'avait pas de limite. Tous les samedis il revint voir cette mystérieuse jeune femme qu'il avait rencontrée par un heureux coup manqué. Comme quoi, il suffit parfois de peu de choses. Après un an d'attente, elle finit par accepter son offre et se joignit à lui pour partager un moment autour d'une bière au beurre. C'est ainsi que jusqu'à sa dernière année il se confia à elle comme jamais il ne s'était confié à quelqu'un. La jeune femme touchée par son histoire lui assura qu'il pourrait venir vivre chez elle dès la sortie de Poudlard. Leurs entrevues alimentèrent la fascination qu'avait Elliot pour elle qui était tombé sous son charme dès le premier regard.
Chapter Four - The Dark MarkIl savait qu'elle l'attendait dehors. Il savait ce qu'il avait à faire. Elle l'avait entraîné pour ça. Il n'appartenait plus à cette maison. Il n'appartenait plus à cette vie. Elliot avait dix-neuf ans. Son cursus scolaire était terminé et il vivait depuis peu avec elle. Elle qui n'avait fait que gonfler la haine qu'il avait pour les moldus, l'alimenter chaque jour, chaque fois qu'elle le pouvait. Elle faisait partie des rangs du seigneur des ténèbres, elle lui avait dit. Et lui aussi voulait en faire partie, se joindre à eux, se joindre à Lord Voldemort, se joindre à elle. Il donnerait sa vie pour elle s'il le pouvait.
Marchant à pas légers, il se dirigeait vers le canapé où son père était comme à son habitude affalé.
« Qu'est-ce vous voulez vous ? Comment z'êtes rentré d'abord ? », il n'aurait pu reconnaître son propre fils qui avait bien changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu.
« Elliot ? », il se leva d'un bond,
« Elliot c'est toi mon fils ? »,
« Ne m'appelle pas comme ça. », il s'avança vers lui. Le sorcier affichait à sourire à en faire pâlir de peur n'importe quel moldu. Mais lorsque Mr Godalming s'avança vers lui, il le repoussa violemment. Il n'allait pas se laisser faire maintenant, c'était fini le temps où son père avait la main mise sur lui.
« Aller ! Bats-toi ! », il ne semblait pas comprendre. Elliot lui colla son poing dans la figure.
« BATS-TOI ! », quelques instants le moldu fit mine d'être sonné juste avant de se jeter sur son fils. Allen Godalming qui était maintenant sur lui, lui donna de gros coup au visage qui lui ouvrirent la lèvre et lui cassa le nez. Mais Elliot ne bougea pas. Pire, il affichait toujours ce même sourire. Après quelques minutes passées ainsi il dégaina sa baguette magique,
« EXPULSO ! », Mr Godalming fut projeté dans les airs et se cogna contre le buffet qu'il fit tomber dans sa chute.
« Tu pensais vraiment que j'allais te laisser me taper dessus ? Comme quand j'étais sans défense ? Un gamin ? Mais c'est fini ça maintenant ! », il s'approcha de son père qui essayait de se relever avec peine.
« Tu sais, j'ai eu du temps pour repenser à tout ça. Et puis je me suis dis... Tiens, et pourquoi on ne jouerait pas à un petit jeu toi et moi ? ». Il sortit de la poche de sa robe une mornille.
« Pile ou face ? » « S'il te plait, s'il te plait ne me fait pas de mal... », Elliot rigola à ces paroles.
« Regarde-toi. Tu me fais pitié... Pile ou face ? », il continua de l'implorer,
« Attention je vais commencer à perdre patience... », il repensa à tout ce qu'il lui avait fait endurer toutes ces années. Son cerveau semblait rentrer en ébullition à un tel point qu'il pensait qu'il allait exploser.
« PILE OU FACE ?! », mais toujours rien ne sortait de sa bouche à par ses gémissements implorants qui donnaient à Elliot l'envie de gerber.
« Très bien... Je vais choisir pour toi alors... », il se tourna, fit trois pas en avant comme s'il avait décidé de partir, mais se retourna aussitôt,
« AVADA KEDAVRA ! ». Une lumière verte jaillit du bout de sa baguette et atteignit son père en pleine poitrine. Le cœur du jeune sorcier battait à tout rompre. Il venait de jeter un sortilège impardonnable, il venait de tuer l'homme qui avait fait de son enfance un cauchemar. Par ce geste, il prêtait allégeance à Lord Voldemort.
Il contempla une dernière fois le corps sans vie de son père, ses yeux encore ouverts. La rage qui était condensée en lui depuis trop longtemps venait d'exploser. Il sortit pour la rejoindre.
« Alors ? » « Je l'ai fait. », le visage de la femme se détendit. Elle était rayonnante. Elle releva sa manche et toucha du bout de sa baguette ce qui était encrée dans sa peau,
« Morsmordre ! ». La marque des ténèbres se révéla dans le ciel : un meurtre venait d'être commit. Elle le prit dans ses bras et avec la plus grandes des surprises, il accueillit le baiser timide qu'elle déposa sur ses lèvres. Comme si cet acte lui était interdit, elle se retira aussitôt. Mais Elliot lui, ne la laissa pas partir, la saisissant par la main et l'attirant vers lui pour finir ce qu'elle avait commencé.
Le pauvre garçon ne savait pas qu'à cet instant précis, il embrassait la femme qui était l'une des responsables de sa vie chaotique. Sa mère était morte tuée par sa famille. Sa mère qui faisait partie de l'Ordre du Phénix et qui avait été tuée par un mangemort.