PAYS : la France, quelque part par là. FRÉQUENCE DE CONNEXION : 7j/7j sans doute xD. VOTRE AVIS SUR PF : ça pique les yeux ! COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : j'ai été salement racolée, c'est pas du boulot ça ! PERSONNAGE : inventé de toutes pièces. CÉLÉBRITÉ : Thomas je-vieillis-pas Brodie-Sangster. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : foulalala pleiiiiiins ! UN DERNIER MOT ? : je fais des infidélités aux Poufsouffle, ça me rend triste

Lewyn, neuf ans, Irlande.
« Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne qui avaient sept enfants tous garçons ... Il vint une année très fâcheuse, et la famine fut si grande, que ces pauvres gens résolurent de se défaire de leurs enfants. » C’est ce jour-là, blottit dans le canapé en écoutant sa mère adoptive raconter un conte moldu, que Lewyn prit réellement conscience de ce qu’il était. Un garçon d’environ neuf ans, pas bien épais ni très costaud, repêché dans une rivière glaciale en plein hiver par un couple de sorciers qui l’avaient accueillis parmi eux faute de retrouver sa véritable famille. Il n’y avait pas vraiment réfléchi jusque là, comme trop engourdi encore par le froid, ou tout simplement trop occupé à découvrir ce nouveau monde qui s’offrait à lui. Il ne se souvenait de rien, avant ce jour où il avait ouvert les yeux, mort de froid, au beau milieu de cette forêt où Serena et Caleb Walsh l’avaient trouvé. Il ne se souvenait pas du sourire de sa mère ou des mains de son père, il ne savait pas s’il était enfant unique ou s’il avait des frères et sœurs, s’il était sorcier comme ceux parmi qui il vivait maintenant ou s’il était moldu … Il ne savait rien, et pendant plusieurs semaines, cela avait été très bien comme ça. Mais il avait suffit de quelques phrases, d’un conte innocent, pour qu’il réalise pour de bon ce qui lui était arrivé. Peut-être que, comme ces bûcherons dans l’histoire moldue, il avait fait partie d’une famille qui avait souhaité se débarrasser de lui ? Que ce soit de sa faute ou de celle d’un élément extérieur comme la famine, il y avait bel et bien eu quelque chose qui avait poussé sa famille à se débarrasser de lui. Sinon comment expliquer que Serena et Caleb n’aient trouvé personne dans les bois où il gisait ? « Lewyn, Lewyn. Ne pense pas à tout ça. Nous sommes là pour toi, maintenant. Tu peux rester parmi nous jusqu’à ce qu’on retrouve tes parents. Autant de temps qu’il faudra … » Lewyn enfouit son visage dans le creux des bras de Serena, se blottissant dans son étreinte réconfortante. Il souhaitait de tout son petit être que ce soit elle, sa véritable mère, et que plus jamais il n’ait à se demander ce qu’il avait fait pour mériter d’être jeté dans la rivière.

Lewyn, vingt ans, sud de la France.
« Lewyn ! Regarde ça ! » Encore un cri exalté d’Autumn. Lewyn leva les yeux de la carte qu’il étudiait pour chercher sa sœur des yeux, et eut un maigre sourire en la voyant gesticuler à côté d’une nouvelle grotte. « Viens voir ! C’est incroyable, toutes ces peintures ! » Visiblement, il n’avait pas réagi assez vite, car elle se dirigea vers lui de son pas sautillant pour le tirer par le bras vers cette grotte si fascinante. Encore une grotte, encore des peintures rupestres, youpi. Lewyn fit de son mieux pour paraître intéressé – et sans doute qu’il l’aurait été dans d’autres circonstances – mais son esprit était ailleurs, et sa sœur ne fut pas dupe une seconde. « Lewyn … Essaye de profiter un peu, tu n’as fait que broyer du noir tout l’après-midi ! » Il grimaça. Ca s’était tant vu que ça ? Ca n’était pas son intention, mais il n’arrivait pas à faire autrement. Ils avaient quitté l’Angleterre depuis plus d’un mois maintenant, entamant avec enthousiasme leur tour d’Europe ensemble, mais plus le temps passait et moins Lewyn parvenait à profiter du voyage. « Désolé … Je n’ai pas trop la tête aux peintures. » Lewyn vit le visage d’Autumn perdre sa belle façade enjouée d’un seul coup, et il se sentit tout penaud. Et voilà, il allait lui gâcher la fin de ses vacances … Elle poussa un petit soupir et se détourna de la grotte, mais elle ne lâcha pas le bras de Lewyn et prit cet air qu’il connaissait si bien chez elle. Un peu moralisateur, un peu compatissant : dans quelques secondes, il allait se sentir encore plus coupable qu’il ne l’était déjà. « Ecoute. Je sais que tu n’as pas encore trouvé la trace de ta famille, et que ça te bouffe bien plus que tu ne veux l’admettre. » Il baissa les yeux un instant. Pour le bouffer, ça le bouffait. Il avait l’impression qu’avec les années, il était devenu complètement obsédé par cette quête, qu’il était incapable de penser à quoi que ce soit d’autre. Il avait tiré Autumn dans ce voyage en Europe dans le seul but de chercher sa famille, et s’il s’était écouté, ils ne se seraient pas arrêtés une seule fois pour faire du tourisme. Mais bon, il avait quand même un peu plus de retenue que ça, et il savait de toute façon qu’Autumn l’aurait planté là depuis longtemps s’il avait osé lui infliger ce traitement. Et la plupart du temps, il arrivait à profiter de ces moments avec elle, qui étaient, il fallait l’avouer, les meilleurs de sa vie. « On recommencera à chercher demain, et ça prendra le temps qu’il faudra, mais on les trouvera. » Toujours cette phrase, le temps qu’il faudra. Il ne supportait plus d’attendre, de faire chou blanc ! Il avait l’impression d’être né de personne, sorti des entrailles de la rivière gelé sans aucune attache. Mais c’était impossible, par Merlin, il devait bien avoir une famille quelque part ! « Mais pour l’instant, s’il te plaît, mets ça de côté et profite ! Il y a des grottes avec des runes magiques juste devant nos yeux et ta petite tête de Serdaigle n’arrive même pas à les apprécier ! » Cette fois, Lewyn sourit pour de bon devant la verve de sa sœur. Elle n’avait pas tout à fait tord, bien évidemment. Ruminer toute la journée ne l’avancerait à rien … « Des runes, t’es sûre ? Si c’est encore des traces moldues indiquant des chemins de randonnées, je te jure que je te fais bouffer ton précieux livre de traduction runique. » Un sourire revint illuminer le visage d’Autumn à cette pique, et elle hocha vigoureusement la tête. « Des runes oui, je sais de quoi je parle ! Et ne touche pas à mon livre ou c’est toi qui va manger du papier, Walsh. » Il ricana, trop heureux que la conversation ait dévié du sujet principal. Et puis, il aimait bien quand elle l’appelait comme ça. Walsh. Ils savaient tous les deux que ce n’était pas son véritable nom, mais même le jour où il trouverait enfin d’où il venait, il n’était pas sûr qu’il changerait. Il aimait être un Walsh, il aimait faire partie de cette famille qui lui avait fait une place sans rien demander en retour. Et il aimait Autumn par-dessus tout, cette sœur providentielle qu’il aurait voulu pouvoir serrer contre lui sans se dire constamment qu’entre un frère et une sœur, ça ne se faisait pas. « Allez, viens me montrer tes runes, que je te dise si tes yeux de Poufsouffle ne t’ont pas abusée une nouvelle fois ! » Elle n’était peut-être pas sa véritable sœur, mais elle était une amie précieuse, la meilleure qu’il puisse avoir. Et ça, rien ne pourrait l’effacer, pas le moindre nom, pas la moindre famille.

Lewyn, vingt-quatre ans, Londres.
« Autumn ! » La jeune fille releva rapidement la tête quand Lewyn débarqua dans le salon, avant de replonger dans son livre pour noter plusieurs phrases sur un parchemin déjà couvert de gribouillis. Lewyn s’approcha, coupé dans son élan par son manque de réaction, pour regarder ce sur quoi elle travaillait. Ainsi elle était vraiment sérieuse quand elle disait vouloir se concentrer à ses études ! Cette constatation fit un drôle d’effet à Lewyn, qui en oublia presque ce qu’il était venu demander à sa sœur. « Mmmh … Oui ? » Elle leva finalement un regard fatigué vers lui, et il se passa nerveusement la main dans les cheveux. A Poudlard, ça avait toujours été elle, la plus bosseuse des deux, mais elle avait toujours tout mis entre parenthèse pour lui à chaque fois qu’il le lui avait demandé. C’était si facile pour lui, qui n’avait pas besoin d’étudier très longtemps pour réussir haut la main ! Certes, il y avait eu quelquefois où, pour se faire pardonner, il avait fait ses devoirs à sa place, mais c’était une époque révolue. Quand ils étaient sortis de l’école, ils n’avaient pas pensé ni l’un ni l’autre à leur carrière – enfin, Lewyn n’y avait pas pensé, et très égoïstement il avait cru qu’Autumn avait fait comme lui. Il l’avait entraînée dans ses voyages, allant même jusqu’en Amérique du Sud, une fois, parce qu’il avait cru y trouver une piste intéressante dans sa quête à la famille disparue. Il n’avait rien trouvé, mais ils avaient passé de très bons moments tous les deux. Et ça faisait maintenant trop d’années qu’ils étaient sortis de Poudlard, trop d’années où Autumn se contentait de petits emplois sans rien faire de sérieux. Lui, il avait eu de la chance, il avait trouvé un poste chez un vieil homme qui fabriquait des jouets magiques et il était devenu son apprenti, c’était vraiment intéressant sans être trop contraignant, ça lui allait à merveille. Il avait des horaires très flexibles qui s’adaptaient à toutes ses lubies, mais pas Autumn. Elle avait quitté des jobs très souvent pour lui, parce qu’il lui proposait de partir une nouvelle fois en sa compagnie. Et maintenant, elle étudiait. Elle voulait avoir un emploi sérieux, elle se posait, elle devenait une adulte responsable. « Lewyn, qu’est-ce que tu voulais ? » Son ton légèrement agacé accentua encore le malaise du jeune homme. Il voulait lui proposer une nouvelle fois de partir avec lui, de tout laisser tomber derrière elle pour lui. C’était la première fois qu’il réalisait combien il avait été égoïste ces dernières années. « Heu … Je voulais juste savoir si tu t’en sortais ? Est-ce que tu veux un coup de main, que je te fasse réviser ? » Il avait peu de chances qu’elle croie à son mensonge, elle le connaissait bien trop pour ça, mais elle fit bien semblant. Elle secoua la tête avec un sourire. « Non, ça ira, merci. Par contre je veux bien que tu me ramènes une tasse de chocolat chaud, s’il te plaît. » Il hocha la tête et s‘empressa d’aller lui chercher ce qu’elle demandait, mais au fond, il se sentait mal. C’était elle qui avait raison, il l’avait trop longtemps empêchée de vivre sa propre vie en poursuivant ses chimères. Peut-être qu’il était temps pour lui aussi d’abandonner cette chasse qui ne donnait rien, pour se poser et se concentrer sur sa véritable vie. Arrêter de penser à une famille qui n’existait pas pour prendre le temps de profiter de celle qu’il avait. Et rendre à Autumn ce qu’elle lui avait offert si longtemps sans jamais rien lui demander en retour. Peut-être qu’il était temps … Mais d’abord, il devait suivre cette dernière piste. Juste une fois. Et ensuite il reviendrait vers Autumn.